UNE JOURNÉE D'IVAN DENISSOVITCH


Une Journée d'Ivan Denissovitch d'Alexandre Soljenitsyne


Adaptation, mise en scène et scénographie Emile Azzi

Durée 1h40

"Une journée de passée. Sans seulement un nuage. Presque de bonheur. Des journées comme ça, dans sa peine, il y en avait d'un bout à l'autre, trois mille six cent cinquante-trois. Les trois de rallonge, c'était la faute aux années bissextiles."

Ivan Denissovitch Choukhov est condamné à dix ans de camp de travail. Le récit nous montre sa journée depuis le coup sur le rail suspendu dans la cour qui marque le lever, jusqu'au court répit du soir et au coucher. L'auteur nous fait pénétrer dans l'univers des goulags, nous sommes au cœur de l'hiver kazakhe. Archétype du paysan russe Choukhov est un homme humble en qui le bien fait encore son œuvre. Il a su se libérer intérieurement et même à vaincre la dépersonnalisation que ses maîtres auraient voulu lui imposer en lui donnant son matricule.

"Ce n'est pas pour cela qu'il faut prier. La liberté, qu'est ce qu'elle vous donnerait ? En réalité, les ronces achèveraient d'étouffer le peu de foi qui vous reste. Réjouissez-vous d'être en prison. Ici au moins, vous avez le temps de penser à votre âme !"

L'auteur signe un chef-d'œuvre qui restera dans toutes les anthologies du vingtième siècle comme le symbole littéraire de l'après-Staline. Soljenitsyne conçoit le projet du roman dès 1950 ou 1951 alors qu'il est détenu dans le camp d'Ekibastouz. Le roman décrit les conditions de vie dans un camp du Goulag au début des années 1950 à travers les yeux du prisonnier Ivan Denissovitch Choukhov, que l'on suit au cours d'une journée. La parution du roman en URSS en 1962, même dans le contexte de la déstalinisation, fit l'effet d'une bombe. Pour la première fois, une œuvre littéraire présentait au lecteur soviétique un témoignage du Goulag.

"Si l'homme, comme le déclare l'humanisme, n'était né que pour le bonheur, il ne serait pas né non plus pour la mort. Mais corporellement voué à la mort, sa tâche sur terre n'en devient que plus spirituelle : non pas un gorgement de quotidienneté, non pas la recherche des meilleurs moyens d'acquisition, puis de joyeuse dépense des biens matériels, mais l'accomplissement d'un dur et permanent devoir, en sorte que tout le chemin de notre vie devienne l'expérience d'une élévation avant tout spirituelle : quitter cette vie en créatures plus hautes que nous n'y étions entrés."

Alexandre Soljenitsyne, discours prononcé à Harvard en 1978

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